Traquer ses automatismes

Dernière modification le 30 avril 2025

Développer sa volonté : commencez par traquer vos automatismes

Traquer ses automatismes est la première étape que je vous propose pour développer votre volonté.

Pour une approche structurée et progressive, vous pouvez aussi consulter la page Développer sa volonté, qui présente les fondements de cette série et les principes cognitifs associés.

Ce premier article inaugure une série de dix propositions destinées à renforcer la capacité à agir de façon stable, volontaire, et alignée. Dans cette première étape, nous abordons une fonction cognitive répandue : l’automatisme comportemental, et la manière dont il interfère avec la régulation volontaire.

La volonté n’est pas une force brute ni un trait de personnalité figé. C’est une compétence autorégulatrice, issue de processus attentionnels, mnésiques et décisionnels, que l’on peut entraîner.

Ce travail commence par une tâche simple : observer ce qui se répète en dehors de toute intention consciente. En d’autres termes, traquer les automatismes.

Pourquoi traquer ses automatismes renforce le sentiment d’initiative personnelle

La majorité de nos comportements quotidiens sont exécutés sous pilotage automatique. C’est un mécanisme efficient du point de vue énergétique : l’automatisation réduit la charge cognitive et libère des ressources attentionnelles.

Mais lorsque ces routines deviennent imperméables à l’intention, elles réduisent notre capacité d’ajustement. On agit sans choisir. Sur le plan cognitif, cela altère le sentiment d’initiative personnelle — c’est-à-dire, la perception claire d’être à l’origine de ses propres actes.

Retrouver cette perception passe par une première étape : identifier ce qui se répète mécaniquement, sans évaluation active.

Traquer ses automatismes est la première étape pour y parvenir.

Traquer ses automatismes

Exercice : repérer ce que vous faites sans choix explicite

Il ne s’agit pas ici de modifier vos habitudes, mais de les observer en tant que telles. Cet exercice vise à réintroduire une couche de conscience sur des séquences automatisées. La consigne est simple : sélectionnez un ou deux comportements que vous effectuez sans réflexion, puis posez sur eux une attention descriptive.

Voici quelques exemples types :

  • Préparer un café sans vous interroger sur l’envie réelle
  • Utiliser systématiquement votre téléphone dès le réveil
  • Resaler un plat sans l’avoir goûté
  • Allumer une série ou une plateforme en boucle
  • Adopter toujours la même séquence d’habillage, sans flexibilité

La pertinence de ces actions n’est pas en cause. Ce qui est observé, c’est le fait qu’elles s’activent en dehors d’un choix présent.

Vous n’avez rien à corriger. Juste à examiner

L’idée n’est pas d’intervenir, mais de rendre visibles les séquences préprogrammées du quotidien. Le système exécutif ne peut reprendre le contrôle que lorsqu’il dispose de données sur lesquelles s’appuyer. L’observation consciente en fournit.

Il est fréquent, dès cette première phase, de percevoir une légère reprise du sentiment de choix. Ce n’est pas encore un acte volontaire, mais un précurseur direct de la décision autonome.

Méthode : 3 étapes pour ancrer la pratique

  • Identifiez un créneau de 3 à 5 minutes, chaque soir ou matin
  • Revenez sur les séquences du jour menées sans intention claire
  • Notez-les sans jugement : uniquement l’action, sa fréquence, son contexte

Ce protocole ne cherche pas à produire un changement immédiat, mais à amorcer une réactivation du circuit attentionnel préfrontal. L’accumulation de ces observations, au fil des jours, favorise une montée en lucidité décisionnelle.

Un point d’entrée dans le travail sur la volonté

Cette démarche s’inscrit dans un protocole plus large que j’explore au fil de cette série. Elle constitue un socle minimal : sans cette phase de repérage, toute tentative de « volonté » se heurte à un terrain non préparé.

Le prochain article portera sur l’introduction d’un micro-changement volontaire dans une routine stable — une fois les automatismes clairement perçus.

Soutien complémentaire et accompagnement

Si vous traversez une phase de démotivation ou de fatigue décisionnelle, la page Retrouver sa motivation propose une analyse approfondie des freins cognitifs et des leviers durables.

Pour celles et ceux qui souhaitent intégrer ces pratiques dans une démarche suivie, je propose des accompagnements individuels à distance, centrés sur la régulation de l’action, la clarification intentionnelle et l’ancrage décisionnel.

Ces formats sont conçus pour soutenir la construction d’un engagement stable, au croisement de la volonté, de la régulation émotionnelle et de la charge mentale.

Pourquoi observer ses automatismes renforce-t-il la volonté ?

Parce que l’activation consciente du système exécutif permet de restaurer la perception de contrôle de vos actions. Traquer ses automatismes augmente l’orientation décisionnelle, préalable essentiel à toute démarche volontaire.

Faut-il chercher à corriger ses habitudes immédiatement ?

Non. Dans un premier temps, il est plus pertinent de poser une attention neutre sur les routines. La simple observation modifie déjà l’activité neuronale et prépare le terrain pour des ajustements durables.

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